|
Le Truc de novembrePluie en novembre, Noël en décembre
J'ai immédiatement pensé à ce dicton, joyau des innombrables histoires belges que me raconte, à la pause, un client belge devenu ami, en lisant le compte rendu d'une enquête réalisée par notre confrère Watson Wyatt en 2002.
Un management des ressources humaines de qualité serait créateur de valeur !
Non ! ?
Si !
Depuis 1999, Watson Wyatt compare les pratiques de management des ressources humaines des entreprises et l'évolution de leur capital.
Suffoqués par les résultats de leur première étude, ils ont étendu le panel de 400 à 1 100 entreprises et y ont intégrés l'Europe et l'Asie - Pacifique.
Pour être bien sûr, probablement. Face au constat récurrent que les ressources humaines continuent d'être considérées par la plupart des dirigeants comme un domaine non stratégique.
Au delà du sarcasme, les résultats sont riches d'enseignements :
Ils sont chiffrés : + 89,6% de création de valeur (sur cinq ans) pour les actionnaires des entreprises classées comme ayant d'excellentes pratiques de management des RH. Les meilleures entreprises dans ce domaine apporteraient donc près de 2 fois plus de valeur à leurs actionnaires que les entreprises dans la moyenne !
Ce qui était vrai pendant la période d'euphorie boursière, jusqu'à fin 2 000, le reste quand la bourse dégringole "it continues to show up in bear as well as in bull market".
Si les différences de résultats financiers sont flagrantes entre les entreprises dont les pratiques managériales sont jugées excellentes et les autres, elles sont faibles entre ceux des entreprises moyennes et ceux des entreprises médiocres en matière de management.
Le scepticisme des dirigeants quand à la priorité du domaine RH proviendrait de la banalité des très mauvaises pratiques, extrêmement répandues. Et, également, dans un très grand nombre de cas, du positionnement de l'activité RH : tournée sur elle même pour elle même, conduite comme une fin en soi, incapable de ce fait de répondre aux besoins du business, de procurer une maîtrise des coûts et des risques et de focaliser sa contribution sur l'augmentation des résultats économiques.
On voit bien que l'équipe qui conduit cette enquête n'est pas tombée dans l'angélisme. D'autant qu'elle met en garde contre trois types de pratiques RH destructrices de valeur (de l'ordre de 5 à 6% chacune) :
- l'usage immodéré des contrats précaires comme variable d'ajustement ;
- l'excès de développement individuel par la formation sans contrepartie ;
- l'abus de pratiques paternalistes exagérément protectrices.
L'impact sur la création de valeur des meilleures pratiques RH augmente. Probablement, parallèlement à l'éclatement de la bulle high tech et à l'épuisement des imaginations en matière de "creative accounting", comme augmente la difficulté des entreprises à maintenir durablement les autres sources d'avantages concurrentiels.
Le besoin de tirer la création de valeur financière par le développement du capital humain n'a jamais été aussi grand.
|
|
|
|