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Le Truc de septembreQui a dit ?
ou : de l'art de se hâter lentement pour réussir l'avenir
Qui a dit qu'il importait pour les entreprises de donner aux individus l'occasion de se développer grâce à une meilleure organisation des relations humaines ?
Qui appréciait les qualités d'hommes d'action des entrepreneurs industriels, et était en même temps choqué par leur méconnaissance de leurs propres besoins et des savoir faire de leurs personnels ?
Qui a consacré l'essentiel de sa vie à défendre le respect de l'individu au travail, à démontrer l'intérêt de l'appel à sa créativité et aux ressorts de sa motivation, à proposer la résolution des problèmes par le travail de groupes en réseau, à promouvoir l'enrichissement des tâches, la négociation et la coopération, la décentralisation … ?
Henry Mintzberg ? Peter Drucker ?
Sans doute.
Mais ils ont été précédés par une certaine Mary Parker Follett.
La question la plus intéressante est : Quand l'a-t-elle fait ?
Dans les vingt premières années du siècle dernier !
Son principal ouvrage de management, "Creative experience" date des années 20.
Ajoutons qu'elle est aussi à l'origine du premier répertoire des métiers, élaboré pour l'équivalent de l'antenne ANPE de Boston dans ces mêmes années !
La disponibilité de millions d'immigrants plus ou moins illettrés, la croissance vertigineuse de ces années là et les nécessités de l'effort de guerre expliquent facilement que les industriels soient allés au plus simple et lui aient préféré Taylor, Ford et Fayol (dont elle décrivait déjà les dérives, bureaucratique et technocratique, et leur danger pour le business) les trouvant probablement plus rassurants.
Les raisons de son différentiel de notoriété avec ses successeurs Mayo et Herzberg sont moins claires.
Il n'est en revanche pas surprenant que son œuvre ait été retrouvée, étudiée et valorisée, un demi-siècle plus tard, par les champions des dénicheurs de bonnes idées que sont les japonais dont il est probable qu'elle a en partie inspiré la logique de Kaisen.
Il aura donc fallu entre un demi-siècle et un siècle pour que ces idées soient largement partagées, au moins officiellement, par le monde des entreprises.
A propos, elle a aussi écrit que : "Chaque activité de l'homme devrait ajouter aux valeurs intangibles de la vie tout autant qu'aux richesses tangibles […]. L'activité ne devrait pas viser uniquement les productions que l'on peut voir et toucher […]. La plus grande utilité de ces objets [manufacturés] est que leur fabrication rende possible ces activités [industrielles] multiples et ces relations entre les hommes [dans les entreprises] par lesquelles on crée des valeurs spirituelles".
On attend encore un siècle ?
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